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Lazzat, plus vite, plus haut, plus fort


Six sur six… Et avec quelle impression pour un tout premier test au niveau Gr1 ! Lazzat (Territories) a survolé l’Arc Prix Maurice de Gheest (Gr1), dimanche à Deauville. La France a un "sprinter flyer" de top classe… Voire peut-être même capable d’aller sur des miles axés vers la vitesse. Lazzat s’est imposé en champion. La course a eu du rythme sous l’impulsion de Matilda Picotte (Sioux Nation) et Lazzat a tout de suite été là, à la pointe du combat, en deuxième position. À 400m, Matilda Picotte a commencé à craquer et Lazzat est revenu facilement sur la ligne de tête. Et quand Antonio Orani a demandé son effort au représentant et élève de Sumbe, il a réenclenché. Une, deux… trois longueurs. Lazzat a éclaboussé de sa classe le Maurice de Gheest. Le podium est 100 % français, avec Exxtra (Starspangledbanner) courant "plus qu’extra". La pouliche a eu un parcours parfait, dans le sillage de Lazzat, et l’accélération de son rival aurait pu lui donner un coup au moral, mais elle a fait preuve d’une magnifique attitude pour se relancer et se classer deuxième. Beauvatier K (Lope de Vega), totalement retrouvé, est un beau troisième, venant en pleine piste, se retrouvant un peu seul à la lutte. Le poulain de Philippe Allaire et du haras d’Étreham craque peut-être un peu pour finir et, sur ce qu’il montre dimanche, il pourrait même aller sur plus court.



De plus en plus impressionnant

Jérôme Reynier avait la voix quelque peu cassée… L’émotion était bien présente pour le jeune entraîneur, qui décroche son cinquième Gr1 et récupère sa couronne dans le Maurice de Gheest, qu’il avait remporté en 2021 avec Marianafoot (Footstepsinthesand). Lazzat a été façonné avec soin par son entourage et toute l’équipe. Entier très difficile à gérer, il a fait ses gammes l’hiver à Cagnes-sur-Mer, quasiment à la maison. Trois courses, trois victoires, dont le Prix de la Californie (L)… Puis la victoire dans le Prix Djebel et, ensuite, dans le Prix Paul de Moussac (Grs3). Hongre, il n’a pas pu courir le Haras d’Étreham Prix Jean Prat (Gr1), remporté par Puchkine (Starspangledbanner), quatrième du Moussac, devant Havana Cigar (Havana Grey), deuxième de la préparatoire de Longchamp. Sur ses "lignes", Lazzat était un "prospect Group 1". Il fallait le confirmer en piste, qui plus est face à des sprinters d’âge aguerris. Il l’a fait et de quelle manière !

Jérôme Reynier nous a dit : « C’est incroyable ! Il n’a besoin de personne. Je craignais qu’il ne force un peu trop mais plus ça va, plus il prend des longueurs. Physiquement, il était magnifique aujourd’hui. Mentalement, il a été exceptionnel. Il se bonifie en courant. On le voit dans le rond après la course, il n’est pas émoussé, pas perturbé. Franck [Blondel, ndlr] effectue un travail remarquable avec lui. Nous avons dû le castrer. Entier, il n’était pas possible de le gérer mentalement, et physiquement, il était très lourd. La castration lui a fait beaucoup de bien. Franck sait ce qu’il peut lui demander le matin : pas trop, pour ne pas l’écoeurer, mais assez tout de même car, physiquement, il a du modèle. Lazzat a vraiment du caractère mais il faut certainement l’avoir connu entier pour pleinement le savoir. »

Le rêve australien toujours présent

Après la victoire de Lazzat dans le Prix Paul de Moussac, Jérôme Reynier avait évoqué comme objectif sur le long terme le Golden Eagle, course à conditions à 10 MA$ qui se dispute le 2 novembre sur le bel hippodrome de Rosehill Gardens du côté de Sydney. Logiquement, Lazzat a été engagé dans le Qatar Prix de la Forêt (Gr1) le premier dimanche d’octobre. Son entourage va pouvoir se "gratter la tête" : le Gr1 ou, avec ce hongre, une course millionnaire et une belle aventure en Australie. L’entraîneur analyse : « Nous allons en discuter tous ensemble. S’il avait été entier et si nous étions donc en train de fabriquer un étalon, il n’y aurait probablement pas eu photo et cela aurait été la Forêt. Mais il est hongre et cela veut peut-être le coup de tenter de saisir le ticket de loterie en allant en Australie, où la course est taillée pour lui sur 1.500m face aux 4 ans de l'hémisphère Sud, qui devront lui rendre du poids. L’an dernier, c’est un 3 ans japonais qui s’est imposé [Obamburumai, ndlr]. Il y a dix millions de dollars australiens à la clé, alors pourquoi ne pas se laisser tenter s’il est en bonne santé ? Évidemment, c’est une sacrée logistique à mettre en place, avec quinze jours de quarantaine à Newmarket… J’avoue m’être renseigné pour savoir si éventuellement, sur le chemin du retour en Australie, nous pouvions éventuellement faire une escale pour le Hong Kong Mile… »




Le Sumbe Day

La grande journée de Sumbe, du côté de Deauville, est normalement le dimanche des Prix Morny et Jean Romanet (Grs1), dont la structure de Nurlan Bizakov est sponsor. Mais, dimanche 4 août, c’était le Sumbe Day en piste. La casaque aux couleurs du Kazakhstan – dont le judoka Yeldos Smetov a battu notre Français Luka Mkheidze aux Jeux Olympiques de Paris 2024 – a doublement été en or ce dimanche. Nurlan Bizakov repart avec des victoires dans les deux Groupes au programme, puisque Ramadan (Le Havre) a remporté le Prix Daphnis (Gr3) un peu plus tôt dans la réunion. Aux anges, Nurlan Bizakov nous a dit : « Aujourd’hui, c’est presque le Sumbe Day (rires) ! Je suis enchanté, il a été élevé à la maison… Certains chevaux ne savent pas gagner, lui ne sait pas perdre ! Aujourd’hui, il a été très impressionnant. Le terrain rapide lui a certainement plu. Très honnêtement, j’étais assez nerveux avant la course mais il le fait très facilement. Nous avons désormais beaucoup de choses à discuter avec Jérôme Reynier, savoir si nous allons vers le Prix de la Forêt ou le Golden Eagle en Australie. Ce sont de bons problèmes à avoir ! Nous pensons au Golden Eagle depuis un moment et nous étions assez fixés dessus, nous aviserons. Cela fait vraiment un moment que je pense à avoir un partant dans cette course. Ainsi, l’an dernier, j’avais hésité à y courir Charyn, lequel sera au départ la semaine prochaine du Jacques Le Marois. Il avait eu un petit souci et nous avions finalement dû faire l’impasse. Et pour le Sumbe Prix Morny ? Ce sera en détente, nous profiterons (rires) ! »

Nurlan Bizakov a fait le pari de la France en achetant, fin 2019, le haras de Montfort & Préaux, puis le haras du Mézeray, développant ainsi sa base Sumbe dans l’Hexagone. « Je suis ravi de travailler avec Jérôme. Il n’a qu’un seul défaut : il est basé un peu loin de la Normandie ! Avant Lazzat, cela s’était très bien passé avec Souzak [gagnant du Haras de Bouquetot – Critérium Arqana, ndlr]. Avec Christopher Head et lui, j’ai les meilleurs jeunes entraîneurs français. Venir en France est une décision que je ne regrette absolument pas. J’aime le système des courses françaises, les allocations y sont excellentes et encore plus avec le système de primes. Je pense avoir de plus en plus de chevaux en France… Mais je continuerai à en avoir en Grande-Bretagne, j’aime aussi beaucoup les courses anglaises ! »




Le premier Gr1 d’Antonio Orani

Antonio Orani a lui aussi laissé exploser sa joie. Le jockey remporte son premier Gr1, avec un pensionnaire de Jérôme Reynier, qui l’a toujours soutenu. Il a déclaré au micro d’Equidia : « C’est énorme ! Nous avions un peu de pression car Lazzat était invaincu. C’est un cheval qui sort très vite des stalles, qui sait bien se détendre avant d’accélérer très fort ensuite. Je remercie son cavalier du matin, Franck Blondel, son entraîneur et son propriétaire. Entre 1.300m et 1.400m, c’est parfait pour lui. » Jérôme Reynier nous a dit : « Antonio est chez monsieur Seroul. Quand il a perdu sa décharge, j’ai voulu le solliciter et lui donner sa chance, on sait que ce n’est pas un cap facile pour un jockey. Mais c’est un poids léger, il monte beaucoup et a pu être associé à des chevaux de qualité au fur et à mesure de sa carrière. Et il tombe sur un poulain comme Lazzat… Monsieur Bizakov joue le jeu en le lui ayant laissé monter et c’est tout à son honneur. Antonio et Lazzat sont en symbiose. »


JDG 05/08/2024

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